dimanche 18 juillet 2010

'Ante magnus somnus' par Trendance

O fidèle, Tu es étendue, lasse mais placide,

Marquée au fer exalté des caresses et des coups

A l’heure où le temps n’a plus de prise, plus de prix,

Où l’ambition, la surprise ne sont plus de mise

Où comme dans le sablier les souvenirs se bousculent et s’amoncellent

Amitiés sincères et amours amères, liens pérennes et rencontres éphémères

Où regrets et remords viennent subrepticement hanter l’âme

Que n’ai-je pas eu le courage de vivre plus intensément? N’étais-je donc pas spécial ?

Entourée des Miens, ô Compagne, tu es au grand rendez-vous de la Solitude

Toi, Mon enveloppe, Mon armure, qu'il me faut maintenant quitter.

Trendance

vendredi 16 juillet 2010

"L'air de rien" par Trendance

Ce matin, j’ai une plume dans les yeux,

Léger, posé, heureux,

Je nargue la froideur affichée de ce mannequin envieux

Et vogue sur la mélancolie assumée de la lascive banlieue.

Ce matin, j’ai le cœur à la confluence du sourire,

Mon être irradie de bonheur ce qui hier me semblait le pire,

Et pourtant, je rêve de me lover dans le songe duquel plus jamais je ne voudrais sortir.

Trendance

"Tena Moukolo (jusqu'au soir)" par Trendance

Dans la pénombre naissante du crépuscule automnal de ma vie,

Je m’enivre de douceurs oubliées pour céder lentement à la tentation du retour sans retour.

Les yeux clos, baignant le temps d’un amour éphémère dans des effluves citadines de béton, de sueur et de larmes,

je remonte tel Stanley ou Griaule le long Fleuve Commun, vers la source convoitée de tous nos parcours.

Loin de Caïn, de Vlad et de Jack, regorgent intarissables le miel, la myrrhe et le lait.

Entouré de sable émouvant, à la sortie de mon labyrinthe au long cours, approchant de l’épicentre de mon essence,

Je m’affranchis des tourments terrestres, me départis des oripeaux sensibles,

Et tente d’atteindre l’origine du monde qu’un Courbet nous fit caresser du regard,

Là où le temps, l’or et la gloire ne sont désormais que vanités sans éclat.

N’étant déjà plus moi-même, en quête du repos éternel, j’arrive alors au coeur de la forêt primaire et aux confins de mon être pour accéder aux portes de mon village bantou, cette nécropole des pachydermes dont les trompettes antédiluviennes, n’ont de cesse d’asséner :

Te voici enfin de retour, ndoumi ! (ndoumi = frère)

Trendance